Quel est le rôle de la Conférence mondiale des religions pour la paix ?
Faire vivre l’interreligieux à travers des rencontres, colloques, débats ou manifestations ouverts à tous.
Sa spécificité est d’être multilatérale et non bilatérale ou trilatérale comme le sont beaucoup de groupes en Métropole. Chaque religion est représentée, non au prorata de ses membres, mais par un nombre égal, pour plus de parité.
Dans cette ligne d’ouverture à toutes les religions, j’ai créé le Collectif interreligieux multilatéral pour la paix qui a pour but de pousser l’esprit de la Conférence mondiale des religions pour la paix. De plus, je suis le créateur et l’animateur des rencontres interreligieuses de Doumérac en Métropole, dont le but est de débattre et approfondir des idées, dans un objectif de paix.
Pourquoi est-il si important que toutes les religions vivent ensemble en harmonie ?
Tant qu’il n’y aura pas de paix entre les religions, il n’y aura jamais la paix entre les nations, entre les pays, entre les peuples. Nous, religieux, avons la responsabilité de tout mettre en œuvre pour qu’il y ait la paix. À nous de montrer à tous que les religions peuvent s’entendre, collaborer et vivre sereinement. C’est le cas à La Réunion.
La situation de votre département est trop peu connue ; pourtant, nous avons besoin d’exemples de ce genre pour faire avancer les mentalités, vaincre les peurs et impulser les relations entre différents groupes religieux.
Quelle est votre définition de ce que vous appelez la véritable laïcité ?
Le respect mutuel. Le respect de la liberté de chacun et la reconnaissance de l’égalité. C’est ça qui est vécu ici, à La Réunion. Il faut que toutes les religions soient considérées comme égales. S’il n’y avait pas la laïcité, les religions ne seraient pas libres, car la liberté des religions est l’un des fruits de la laïcité. Si vous prenez les Droits de l’Homme et que vous les appliquez au domaine des religions, vous avez la laïcité. Ça concerne aussi les rapports des religions avec la société non religieuse. Pendant très longtemps, la laïcité a signifié pour beaucoup le contraire des religions. On était religieux ou on était laïc, on ne pouvait pas être les deux à la fois. Il faut absolument que ce point de vue change. Moi qui suis religieux, je revendique d’être laïc !
À noter que le père Higoumène Barsanuphe organise une rencontre interreligieuse ce jeudi 11 août à 17 heures à l’Âshram du Port, 4 allée Mahatma Ghandi.