Film et spiritualité au Centre Saint-Ignace (Saint-Denis) : « Le septième sceau »
Article mis en ligne le 15 septembre 2010
dernière modification le 17 septembre 2010

par Geneviève Barbeau

Le Centre St Ignace vous propose dimanche 14 novembre, de 17h30 à 19h30 à la salle Jean de Puybaudet, 31 rue Sainte Anne, Saint Denis, le film : « Le septième sceau ».

Film de Ingmar Bergman (Det sjunde inseglet), Suède, 1957, avec Max von Sydow, Gunnar Bjornstrand, Bibi Andersson. Prix spécial du jury au Festival de Cannes.

Au milieu du XIVe siècle, Block, un chevalier de retour des croisades, plein de doutes et d’incertitudes, voyage avec son écuyer vers son château pour y retrouver son épouse. En chemin, il rencontre une troupe de comédiens itinérants qui se joint à son périple. Le groupe traverse un pays ravagé par la peste noire et secoué par des manifestations religieuses qui tentent de conjurer le mauvais sort. Au bord de la mer, la Mort venant le chercher, le chevalier lui propose une partie d’échecs, sûr d’obtenir au moins un sursis le temps de la partie, tout en espérant trouver ainsi la réponse ultime à sa quête de connaissance. Tant que cette partie durera, il essaiera de donner un sens à sa vie...

Le film s’ouvre sur l’envol de l’aigle de l’Apocalypse. L’extrait de l’Apocalypse qui justifie le titre est cité deux fois, une première fois au tout début, en voix off après les deux premiers plans du ciel et de l’oiseau planant entre les nuages : « Et lorsque l’agneau ouvrit le septième sceau, il se fit un silence dans le ciel, environ une demi heure les sept anges aux sept trompettes s’apprêtèrent à sonner. » (Ap 8, 10) Le récit se situe donc dans ce suspens, cet intervalle entre l’annonce de la révélation et la révélation elle-même. Deuxième citation du texte à la fin du film : le groupe des voyageurs est arrivé au château, le chevalier a retrouvé son épouse, celle-ci lit le Livre de l’Apocalypse alors que tout le monde est réuni autour de la table pour dîner. C’est une scène domestique classique pour toute famille protestante pratiquante, en particulier pour une famille de pasteur, et qui a dû baigner l’enfance de Bergman. Mais c’est aussi la scène où la mort va frapper à la porte et venir achever la mission commencée au début du film.

On retrouve dans Le septième sceau les personnages des peintures des églises médiévales, et c’est le Moyen Age nordique qui surgit sur l’écran, avec ses pénitents hurlants, ses foules épouvantées par la peste, ses soldats et ses prêtres, représentants respectifs de l’ordre social et de l’ordre religieux, et la sorcière, bouc émissaire qui va périr dans les flammes. Bergman exprimait les doutes que lui inspirait la métaphysique. Il affirmait aussi que l’amour permettait d’échapper au néant. Ce qui était une façon d’avoir foi en l’homme.

Ce long métrage extrèmement soigné, filmé dans un somptueux noir et blanc, interprété par des comédiens de très grande qualité, est l’une des œuvres les plus célèbres de Bergman. Un très grand film habité d’une métaphysique extraordinaire pour accompagner, en ce mois de novembre, la mémoire des défunts.


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