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Conférence sur le père Lataste, fondateur des Sœurs dominicaines de Béthanie
Article mis en ligne le 21 mai 2012

par Laura Bassetti

Le 3 juin prochain, le père Jean-Joseph Lataste —prêtre dominicain ayant beaucoup œuvré dans les prisons pour femmes—, sera béatifié à Besançon.

Le père Jean-Joseph Lataste, né Alcide Vital Lataste en 1832 en Gironde, est le fondateur des « maisons de Béthanie », des communautés dominicaines qui ont pour vocation d’accueillir des femmes à leur sortie de prison et de leur permettre de devenir religieuses, sans distinction entre elles et les autres sœurs. 

Dans le cadre de la prochaine béatification du père Lataste, le centre Saint-Dominique, installé près de la cathédrale à Saint-Denis, a organisé vendredi une conférence sur ce prêtre dominicain, avec comme intervenant, le père Franck Dubois, aumônier des prisons à Lille et père-maître des étudiants du couvent de Lille. (voir interview ci-dessous)

« Ce qui a frappé le père Lataste la première fois qu’il est entré en prison, a-t-il expliqué à la dizaine de personnes présentes, c’est le silence. Un silence total. Aujourd’hui, le silence en prison, même la nuit, est inexistant. Mais à l’époque, le règlement interdisait de parler, tout comme il interdisait de regarder droit devant soi. Ainsi, la première fois que le père Lataste a prêché devant les femmes, il ne distinguait pas leur visage, à cause de l’obscurité, mais aussi parce qu’elles avaient la tête courbée. S’il faisait si sombre, c’est qu’il était 4h30 du matin (pour ne pas empiéter sur la journée de travail des femmes détenues). Petit à petit, alors que le prêtre parlait, les visages se sont relevés. »

Cette nuit-là, le père Jean-Joseph Lataste a « vu des merveilles ».

C’est peut-être à ce moment précis qu’a germé dans son esprit l’idée d’ouvrir une communauté dominicaine qui accueillerait les femmes « ayant chuté » sans leur poser de question, avec une nouvelle vie au bout du chemin.

Le temps passé avec les femmes détenues fit tomber progressivement les quelques préjugés que le père Lataste pouvait encore entretenir sur elles.

Il appellera d’ailleurs les femmes détenues « mes bonnes, mes pauvres, mes chères sœurs ».

Les réticences face au projet du père Lataste furent nombreuses car il n’était pas dans l’esprit de l’époque d’imaginer une rédemption pour des personnes que la société considérait comme définitivement perdues.

Néanmoins, le projet vit son aboutissement en 1866, avec l’ouverture de la première communauté à Besançon.

Pour le père Franck Dubois, le père Lataste était dans la réalité des choses : « Aussi bas, aussi crapuleux qu’on soit, le Fils est en chacun de nous (...) Dieu est partout, même en prison ! ».

Actuellement, la congrégation des sœurs dominicaines de Béthanie est implantée en France, en Italie et en Suisse.


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