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Alain Roger, musicien du culte
Article mis en ligne le 17 septembre 2010

par Sonia Delecourt

La cathédrale de Saint–Denis fête le 150e anniversaire de sa consécration. À cette occasion Alain Roger, organiste titulaire, donnera un concert le 19 septembre à 17 heures. Portrait de ce musicien passionné.

Vous êtes l’organiste titulaire de la cathédrale de Saint-Denis. Quand avez-vous commencé à jouer ?

J’ai fait mes études au petit séminaire de Cilaos entre 1962 et 1964. À onze ans, j’étais déjà organiste à la chapelle du séminaire et à l’église Notre-Dame des Neiges à Cilaos. Je me suis formé tout seul, et en 1977, lorsqu’il a fallu faire mon service militaire, j’étais volontaire à l’aide technique et j’ai servi au conservatoire municipal de Saint Denis qui était un conservatoire naissant.

Dans un même temps, j’étais organiste dans différentes paroisses de la ville : à Sainte –Clotilde, à Saint Jacques, à l’Assomption et pour finir à la Cathédrale. C’est un assez long parcours musical.

Je suis par la suite devenu directeur administratif du conservatoire municipal et professeur à l’école municipale de musique. Après un concours en 1987, j’ai été nommé à la direction de l’école municipale de musique et en même temps, responsable de centre du conservatoire national de région qui naissait lui aussi.

Vous avez commencé à jouer à quelle période à la cathédrale de Saint-Denis ?

J’ai commencé à la cathédrale sous le ministère de Mgr Maunier.

Qu’est-ce qui vous a fait choisir cet instrument ?

Le choix de l’instrument s’est fait tout seul. Lorsque j’étais au séminaire, j’étais attiré par l’harmonium, c’était le premier instrument qu’il y avait chez nous. J’ai aimé la richesse des sons, toute cette diversité mais aussi cette puissance. En 1989 j’ai donné un concert à Rouen, où j’ai tenu les orgues de la cathédrale Notre-Dame. C’était un plaisir de jouer sur un orgue à tuyaux, d’avoir ces attaques, le souffle des tuyaux, ce mécanisme que l’on entend lorsque l’on déclenche un registre.

Qu’est-ce que l’on ressent quand on joue de l’orgue ?

Ce qui caractérise la pièce que l’on joue. Ce qui se dégage de cette pièce. Si vous jouez la cinquième étude de Schumann, c’est la rêverie. Une toccata : c’est la puissance. On va d’un sentiment à l’autre. Ce n’est pas un sentiment commun à chaque fois que l’on joue. En tant qu’organiste liturgique, on a une grande responsabilité puisque notre rôle principal est d’accompagner les chants. Ce sont ces moments qu’il faut privilégier et veiller à faire prier l’assemblée. Cet accompagnement est très important.

Que pensez-vous de l’orgue de la cathédrale ?

L’orgue de la cathédrale n’est pas un orgue à tuyaux, on peut le souligner. C’est un orgue numérique, je le regrette quelque part. C’est un orgue qui a été conçu comme un orgue classique avec une registration qui ressemble aux orgues à tuyaux. C’est un orgue à trois claviers de soixante et un jeux qui peut très bien s’adapter à tous les styles, que ce soit le préclassique, le romantisme, le baroque, le moderne, le contemporain. On peut jouer un peu de tout sur cet orgue.

Vous donnez beaucoup de concerts, vous avez des œuvres de prédilection ?

Je suis passé par différentes étapes. Personne n’échappe à l’étape de Jean-Sébastien Bach, c’est le grand compositeur de l’orgue, mais j’ai un faible pour les compositeurs romantiques.

Comment voyez-vous aujourd’hui la relève ?

Qui dit relève dit formation. C’est là un problème. On n’en a pas dans l’île, mis à part les formations dispensées par le père Jean-Marie Vincent, mais qui sont des formations qui sont très ponctuelles et qui se déroulent une fois par ans. Ces formations ne permettent pas de former de façon pérenne et à court terme de jeunes organistes. Je m’y emploierai peut-être pour ma part lorsque je serai à la retraite.

Organiste, c’est une profession ?

Nous sommes musiciens du culte. La finalité de l’activité reste liturgique. Il faut avoir une compétence artistique certes, puisque nous sommes amenés à jouer en soliste à certains moments de l’office, mais également une connaissance spécifique des temps liturgiques.

L’orgue n’est fait que pour être joué dans une église ?

Non. Il y a dans le monde entier des salles de concert avec un grand orgue. Je citerai celui de Sydney, qui est un orgue d’une facture allemande. À Paris, il y a un grand orgue salle Pleyel ou encore à la Maison de la radio. J’espère que l‘on aura la chance d’avoir nous aussi un vrai orgue.


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