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Se former à la gestion des conflits
Article mis en ligne le 21 septembre 2015

par Laura Bassetti

Étienne Chomé, fondateur et responsable de l’école internationale CommunicAtions – pour mieux gérer nos conflits –, proposera une formation les 25, 28, 29 et 30 septembre au centre Saint-Ignace à Saint-Denis. Interview.

Votre méthode de gestion des conflits (CRITERE) a vu le jour en 1999 à l’île Maurice. Quel en a été l’événement déclencheur ?

Les émeutes du « février noir », suite à la mort en prison du chanteur créole Kaya, ont poussé les Mauriciens à investir dans un mieux-vivre ensemble. Mgr Maurice Piat m’a alors appelé à donner une formation sur la gestion des conflits, ouverte et audible par tous, hindous, chrétiens, musulmans, bouddhistes ou athées, blancs, jaunes, bruns ou noirs. Je mis quatre ans pour donner ce parcours de dix soirées hebdomadaires dans toute l’île, au sein de l’ETSH (École de Théologie et de Sciences Humaines). Et en 2005, je certifiais quarante-cinq animateurs mauriciens.

Un an après votre conférence à la salle Don-Bosco à Saint-Denis, vous avez organisé à La Réunion une session de formation sur la gestion des conflits selon votre méthode. Y avait-il une forte demande en ce sens ?

Les premiers motivés furent des Réunionnais invités par des proches ayant vécu la session ailleurs et dont le quotidien avait été concrètement transformé. C’est vraiment le bouche-à-oreille qui nous ouvre les portes, de proche en proche sur tous les continents.

Quelle est la particularité de cette méthode ?

Je répondrais d’abord que les participants me disent beaucoup apprécier la pédagogie de ce parcours unifié et unifiant : chacune des dix étapes apporte deux ou trois outils et des exercices à pratiquer dans le quotidien (mon côté ignacien). Tout dans les séances est au service d’un enracinement du savoir et du savoir-faire dans un savoir-être et un savoir-devenir. Les exercices se prolongent dans la durée, grâce à une dynamique autogérée personnelle et en petits groupes, et fournissent ainsi les moyens d’une (r)évolution intérieure.

La méthode C-R-I-T-E-R-E donne accès aux meilleurs acquis des recherches et des techniques reconnues en communication, négociation et leadership, dans l’art de tirer des accords de nos désaccords. Cette formation est axée sur vingt-cinq outils novateurs et éprouvés pour leur efficacité. Les conflits de structures, de vécus et d’intérêts appellent chacun un remède spécifique, ce sont les trois compétences avec lesquelles la méthode apprend à jongler :

  • Cadre de droit : l’autorité ferme fait respecter les règles.
  • Communication vraie : l’intelligence émotionnelle respecte les personnes, la compréhension de leurs fondements améliore la qualité des relations.
  • Négociation efficace : l’intelligence rationnelle respecte les intérêts en jeu, la créativité invente des solutions gagnant-gagnant qui optimisent l’accord.

Comment l’avez-vous élaborée ?

En partant de mon expérience et de celle des participants : d’animation en animation, surtout de par leurs objections et des trans-formations vécues. Au départ, début des années 90, comme jeune parent et directeur d’entreprise, j’ai eu vraiment besoin d’investir dans ces outils que je n’avais pas reçus à l’université. Ma femme et mes quatre enfants témoignent de mes propres transformations.

À qui s’adresse-t-elle ?

C-R-I-T-E-R-E porte beaucoup de fruits chez les couples, dans la relation parents-enfants et dans les écoles. Elle touche aussi des équipes de travail et des cadres d’entreprise. Parmi la centaine d’animateurs qui la diffuse, plusieurs s’investissent dans les quartiers et cités populaires, les prisons, les ONG, les paroisses, etc.

Quand utiliser les outils de la formation ?

La méthode C-R-I-T-E-R-E est applicable dans toute situation, tout contexte. Elle clarifie les enjeux du conflit à résoudre. Les échos les plus fréquents que je reçois portent sur la cohérence et le côté complet du parcours, du STOP à faire quand ce n’est pas le meilleur moment ni le lieu, jusqu’au stade de la résolution rationnelle, en passant par l’élimination des jeux de pouvoir et de tout ce qui fait obstacle à un dialogue de qualité.

Non seulement, vous formez les personnes à la gestion des conflits, mais vous faites en sorte qu’elles puissent devenir, à leur tour, des formateurs. La transmission est-elle indispensable ?

L’intérêt de cette méthode est qu’elle puisse être utilisée par tout un chacun là où il vit et, mieux encore, qu’elle devienne la langue commune au sein d’un groupe (école, entreprise...). C’est à cette fin que l’Association CommunicActions a été créée. Dans un pays dont je ne connais pas bien la langue et la culture, je cherche à m’appuyer au plus vite sur des personnes ressources locales qui vont s’approprier le parcours et parvenir à l’adapter à leur contexte. De plus, recevoir et redonner contribue à enraciner l’apprentissage de l’essentiel : être vrai et congruent, respectueux de soi et des autres. Car la fausse vie est épuisante, la vraie vie est inépuisable.

- Inscriptions et renseignements auprès de Stéphane Damour : 06 92 03 66 88 ou stephane.damour1 orange.fr

- En savoir plus : www.communicactions.org


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