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Ordination diaconale de Jean-Hugues Deleuze le 16 mai 2010
Article mis en ligne le 10 mai 2010

par Geneviève Barbeau

Actuellement séminariste au Prado de Lyon, Jean-Hugues Deleuze sera ordonné diacre, en vue du presbytérat, le dimanche 16 mai 2010, à 10 h 30, en l’église de Neuville s/Saône (département du Rhône), par Monseigneur Thierry Brac de la Perrière, évêque auxiliaire de Lyon.

De père métropolitain et de mère réunionnaise, Jean-Hugues Deleuze a vécu toute son enfance à La Réunion.

Élève des écoles chrétiennes de Saint-Denis et Saint-Pierre, il a commencé sa formation vers le ministère en 2002, avec une année de propédeutique au foyer Jean-Marie Vianney de la Délivrance.

En 2003, il a intégré le séminaire interdiocésain Notre-Dame de la Trinité à l’Île Maurice, puis le séminaire de Saint-Jean de Nantes en 2005 et enfin le séminaire du Prado de Lyon en 2008.

Interview de Jean-Hugues Deleuze :

- Jean-Hugues Deleuze, parlez-nous de votre enfance dans le Sud de La Réunion...

- Je suis né au sein d’une famille qui évoluait à Saint-Pierre dans le quartier de la Ravine-Blanche il y a un peu plus de trente ans… Lorsque j’ai ouvert les yeux à la maison, j’ai pu alors me rendre compte que je n’étais pas le seul enfant. En effet, mon frère aîné avait fait irruption quatorze mois avant mon arrivée dans la vie de couple à laquelle mes parents s’initiaient.

- Votre famille était catholique ?

- J’ai grandi au sein d’une famille catholique pratiquante. La vie de la famille était rythmée par le culte de la Foi de la traditionnelle messe dominicale car, convaincue du règne de Paix, de Justice et d’Amour dans le Christ. J’ai donc été élevé à l’écoute de l’Évangile. Mode de vie du chrétien : je baignais dans une atmosphère calme, sereine, où chacun était libre d’agir selon les règles qui nous étaient données par la société et par notre culture, et tout se faisait dans l’harmonie.

- Mais la vie n’est pas faite que de joies....

- Un événement tragique survint dans ma vie alors que je m’apprêtais à fêter mes 11 ans : le décès brutal de papa. Mon petit univers s’écroula ! L’atmosphère dans laquelle je grandissais s’essouffla. Quelques semaines plus tard, à l’invitation d’un prêtre, je me suis décidé à faire partie de la « troupe » des servants d’autel à l’église du Bon Pasteur…

- Selon vous, cet engagement dans la troupe était le premier signe du Seigneur ?

- C’est à travers ce service d’Église précisément, parmi tant d’autres, que le Seigneur a fait signe, je pense …
En 1997, j’ai eu la possibilité de vivre avec la délégation diocésaine les JMJ de Paris et d’entendre cette question de saint Jean « Maître, où demeures-tu ? Venez et voyez » (Jn1, 38-39). J’ai eu la grâce de vivre en Église de par ces différents services et mouvements, de connaître une joie, un bonheur perdu au jour du décès de papa.
Tout de suite, c’est par cette joie de vivre que je me suis senti attiré. J’avais 16 ans…

- Comment s’est passée votre vie d’adolescent ?

- Après avoir fréquenté le collège et le lycée Saint-Charles et après obtention du Baccalauréat en Sciences techniques du tertiaire, c’est pour la Métropole que je me suis envolé. En 2001, je ne suis plus sur l’île...
La vie métropolitaine m’est très agréable, j’y retrouve mes racines paternelles, mais une série de questions m’envahit… Celle qui retint le plus mon attention est la suivante : « Qu’ai-je fait de mon enracinement en Église ? Mon baptême, ma confirmation ! » Je n’étais plus en harmonie avec moi-même…

- C’est donc le retour à La Réunion ?

- Oui, je décide de rentrer à La Réunion et commence le parcours du Service des Vocations avec le père Lilian Payet. En même temps, je réalise que mes activités professionnelles n’ont jamais été très nombreuses et pourtant… je trouve vite un emploi, ce qui me permet d’effectuer les « week-end vocations ».
Au bout d’une année, je coupe avec la vie professionnelle car je suis résolu à entrer au foyer Jean-Marie Vianney en 2002, pour l’année de propédeutique.
L’année suivante fut celle de l’entrée au séminaire Inter-diocésain Notre Dame de la Trinité à l’Île Maurice. À l’issue du premier cycle de la formation, j’optai pour un stage professionnel.
Puis, c’est au séminaire de Nantes que je fis mes premiers pas en théologie.
L’année 2007 sera marquée par un arrêt total de la formation au ministère presbytéral. Ce qui était peut-être évident ne l’était plus, alors j’ai décidé de tout arrêter.

- Pourtant on vous retrouve aujourd’hui, séminariste au Prado de Lyon ?

- Oui, je suis séminariste au Prado pour le diocèse de Saint-Denis de La Réunion. Mon « retour » au séminaire en 2008 intervient après un temps de rupture avec la formation. Je me suis retrouvé au séminaire du Prado, à Limonest, après un arrêt complet de la formation au sein de la communauté du séminaire Saint Jean de Nantes en 2007.
Cet arrêt, je le croyais définitif, et pourtant aujourd’hui je suis bien là, présent au séminaire du Prado.

- Comment s’est passé le retour vers ce séminaire ?

- Lorsque je suis arrivé au Prado, c’est humainement que je me suis senti accueilli. Oui, vraiment, si nous savons que l’être humain est relation, c’est en vivant cette relation que nous pouvons retrouver la juste notion de cette valeur.
Cette humanité d’abord ressentie puis vécue pour ma part est un écho, une réponse à l’interpellation de Saint Paul et reprit par le père Chevrier qui nous invitent tous les deux à découvrir l’homme intérieur qui sommeil encore en moi, en chacun de nous.
C’est une interpellation que nous sommes appelés à vivre quotidiennement, tant il est important de toujours et encore réentendre cette invitation. Cet intérieur se cultive au chevet de la Parole du Christ.

- Le Christ vous guide donc au quotidien dans les décisions importantes ?

- C’est le Christ en moi qui me donne la possibilité de dire oui, de répondre oui.
De moi-même, je ne peux rien dire du tout, cela se comprend à la lumière du verset suivant : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis ».
Je comprends mieux que ce choix doit passer par moi, par des mots humains, les miens, et la réponse que je donne est en adéquation avec ce que je vis intérieurement. En moi, c’est le Christ qui parle, et bien que conscient de cela, je me rends à l’évidence que c’est par un très grand amour du Christ et du Père qui l’envoie toujours dans ce monde, qui me parle à moi, et qui parle à son Église, que je fais ce choix de vie, parce qu’il est celui qui me fait vivre, qui me donne d’aller de l’avant.

- Vous allez être ordonné diacre en vue du presbytérat, pourquoi ce choix ?

Pourquoi ce choix de vouloir servir l’Église, notre Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu ? Je ne sais pas pourquoi, mais l’une des raisons est peut-être la suivante : c’est en méditant la parole de Dieu et en relisant l’histoire de ma vie. Tout au long des ces années et plus particulièrement ces dernières années, le Christ lui-même m’a donné la possibilité de le choisir.
Mais en vérité je comprends mieux ces paroles de l’intérieur : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisi ».

- Cette ordination vous apporte-t-elle beaucoup de joie ?

- Je me retrouve comme les disciples d’Emmaüs dont le cœur était tout rempli de joie lorsque le Maître faisait route avec eux, leur expliquant les Écritures, alors qu’ils ignoraient que c’était le Seigneur qui marchait à leurs côtés.
Le plus important pour ma part c’est de me rendre compte qu’être appelé au service de l’Église, c’est se mettre derrière le plus grand des serviteurs, qui s’est fait le dernier de tous et qui par conséquent est devenu le premier, donc le Maître et le plus grand des temps nouveaux. C’est aussi avoir à l’esprit que le serviteur n’est pas plus grand que le Maître. Il est le Maître de toute ma vie car il est Le Chemin, La Vérité, La Vie de ma vie.


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