Les élèves de l’école primaire de Primat à Saint-Denis sont en lèr en cette fin d’année scolaire. Près d’une centaine d’entre eux, ont reçu en effet vendredi 27 juin dernier leur diplôme du « petit bilingue kréol-français ». « In rékompens » comme l’a souligné Pierre Gauvin, enseignant de langue créole en classe maternelle bilingue, devant les parents d’élèves invités pour l’occasion. « Cet enseignement lui permet de mieux différencier la langue française du créole » affirme la maman de Démétrio 8 ans qui bénéfice de cet apprentissage depuis la grande section. La mère de famille, est toutefois partagée quant à l’utilité du créole à l’école. « A la maison, on parle déjà français et créole. J’aurais préféré qu’il apprenne l’anglais. Cela lui aurait peut-être plus servi pour plus tard. »

C’est justement pour réaffirmer la légitimité de la langue créole à l’école que la directrice de l’établissement, Yvette Duchemann, a tenu à organiser cette cérémonie. En plus de l’amélioration des résultats scolaires en français, elle constate des effets positifs sur le comportement au quotidien de ces élèves. « Étudier dans sa langue, permet aux enfants de pouvoir s’exprimer plus facilement. Pour l’école, c’est accueillir l’enfant en tenant compte de son environnement culturel. Les enfants y gagnent en confiance et en estime de soi. » explique Yvette Duchemann.

Christine, elle, est très fière d’assister à cette remise de diplôme. Sa fille Lauriane, étudie depuis deux ans avec Karl Ramassamy, intervenant en langue créole. « C’est une bonn choz de mett en avan not cultur et not lang. Lé important pou lé zenfans de pouvoir parl zot lang. Lauriane i exprim a elle mieu depui k’elle i apprenn le kréol. » témoigne-t-elle avec enthousiasme.

Au-delà de l’enseignement du créole, à l’école Primaire de Primat, on met un point d’honneur à la transmission des savoir-faire de la culture réunionnaise. L’association « Les Conflors » anime un atelier de tressage de vacoa. Pour les élèves des classes de CM1-CM2, au même titre que les mathématiques, l’histoire ou la géographie, les savoir traditionnels comme la confection de bertels et autres sacs tressés sont également parts intégrantes de leur programme scolaire.