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Les Brises et La Providence, refuges des naufragés du ciel
Article mis en ligne le 21 avril 2010

par Geneviève Barbeau

12h30 ce mercredi 21 avril : cinq personnes arrivent à la Maison Mère des Filles de Marie à La Providence. En attente d’un avion depuis plusieurs jours, elles ont vu leurs économies fondre comme un sorbet sous le soleil de La Réunion.

Alors que les soeurs de la congrégation des Filles de Marie terminent leur déjeuner, les naufragés du ciel sont accueillis bras ouverts et menés vers des chambres disponibles.

Un couple part vers la ville, profitant de ce séjour prolongé pour découvrir le chef-lieu. Un jeune homme fatigué de tant d’attente à l’aéroport s’éloigne timidement, assiette à la main. Annick et Michel, de la région parisienne, n’ont rien avalé depuis 6 heures du matin. Les soeurs leur proposent un déjeuner « à la bonne franquette » et leur laissent la cuisine à disposition. Les œufs sont rapidement battus en omelette, la salade verte est prête et les sœurs se précipitent, attentionnées, assiettes et couverts à la main, un mot d’humour pour faire oublier les tracas...

Devant ce déjeuner improvisé, la tension se relâche, on en vient aux confidences. Annick et son mari, retraités, sont venus à La Réunion pour un séjour touristique d’une semaine avec un tour-opérateur. L’avion ne pouvant repartir, ils ont dépensé plus que prévu à l’hôtel ; un trou important dans leur budget.

La veille, sur internet, ils ont découvert que la Chambre de Commerce mettait en place un service d’hébergement. Ils se sont ainsi précipités pour en savoir plus, d’où leur arrivée impromptue, en ce mercredi matin, à La Providence. Un soulagement pour eux, d’autant plus que Michel souffre des yeux et n’a plus de médicaments. Les soeurs vont donc l’accompagner chez un ophtalmologiste.

« On ne se plaint pas, affirme Annick, ici on a du soleil, une végétation luxuriante, on a des sourires de partout. On partira peut-être demain mais la providence a voulu que l’on tombe sur cet établissement qui s’appelle “La Providence”, ça nous redonne du courage et on va même peut-être regretter de partir », ajoute-t-elle en riant.

Un peu plus dans les hauts, à La Montagne, les soeurs de Saint-Joseph de Cluny ont elles aussi hébergé plusieurs touristes ces derniers jours.

Soeur Marie, responsable de l’accueil aux Brises, avait senti, le matin dans la prière qu’il fallait faire une proposition d’accueil devant cette détresse des touristes « en rade » à Gillot. Avant qu’elle en parle à la directrice de la maison, la cellule de crise de la préfecture téléphonait pour lui demander de l’aide. Soeur Marie a vu là une réponse à sa prière.

La directrice a été touchée par les initiatives des personnes hébergées, qui n’ont pas hésité à donner un coup de main en cuisine et dans les chambres. « Une véritable petite communauté de personnes qui ne se connaissaient pas à l’origine s’est mise en place en soirée aux Brises, autour de la table », affirme Sœur Marie.

D’autres touristes pourraient être hébergés dans les deux structures selon l’évolution du trafic aérien.


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