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La dévotion au Sacré-Cœur par le père Phalip
Article mis en ligne le 8 août 2010

par Evelyne Gigan

Le père Gabriel Phalip de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie est de passage dans l’île, pour rencontrer les familles qui se rattachent à la spiritualité du Sacré-Cœur.

Qu’est-ce qui vous amène à La Réunion ?

Je suis venu rencontrer les personnes qui ont une spiritualité de dévotion au Sacré-Cœur et celles qui ont demandé l’intronisation du Sacré-Cœur dans les familles : une œuvre du père Mateo. J’ai aussi donné une conférence sur la spiritualité du Sacré-Cœur à Grand-Bois le 1er août et j’en donnerai une le 8 au Chaudron.

Qu’est-ce que la dévotion au Sacré-Cœur ?

C’est la redécouverte de l’amour que Dieu nous porte à travers le cœur transpercé du Christ venu nous donner la preuve par excellence que nous sommes aimés de Dieu et c’est ça notre salut. Qu’est-ce qui nous fait vivre ? Sinon de savoir que l’on est aimé et d’apprendre à aimer. Il n’y a pas d’autre salut. C’est donc par le cœur transpercé du Christ que va naître la dévotion au Sacré-Cœur. L’eau et le sang qui coulent sont vus par les premiers chrétiens comme le symbole des sacrements, l’eau du baptême et le sang de l’eucharistie. Sur la croix quand Jésus dit : « J’ai soif », il n’a pas soif uniquement physiquement. Il a soif qu’enfin l’amour révélé soit accueilli. Il a soif que cette preuve d’amour soit comprise et reçue et qu’elle fasse naître la capacité d’aimer. C’est de là qu’on peut dire que l’Église est née du cœur du Christ.

Le père Mateo était appelé « l’apôtre mondial du Sacré-Cœur », qu’a-t-il fait pour promouvoir cette dévotion ?

Mateo était un religieux péruvien de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Il voulait trouver une solution à la déchristianisation de la société. Pour ce faire, il s’est tout d’abord intéressé à la formation chrétienne des élites. Il espérait que cela puisse jouer un rôle sur la société. Voyant que cela ne marcherait pas, il s’est dit qu’il serait plus judicieux de privilégier l’évangélisation des familles.

Après avoir porté secours aux victimes du séisme de Valparaiso en 1906, il en est ressorti avec une dépression carabinée. Envoyé en Europe par ses supérieurs, il se rend à Paray-le-Monial (Bourgogne). Le père Mateo raconte qu’il priait dans la chapelle où Marguerite-Marie avait eu des révélations du Sacré-Cœur quelques siècles auparavant, quand il a ressenti dans tout son corps qu’il était guéri de son abattement. Il s’est donc relevé, est allé dans la chambre où il logeait en face de la chapelle. Et c’est là qu’il a eu l’intuition que l’évangélisation des familles pouvait passer par l’intronisation du Sacré-Cœur dans les familles. Il est alors allé à Rome trouver le pape Pie X pour lui demander s’il pouvait mettre en œuvre son intuition et le pape, avec un peu d’humour, lui a répondu : « Non je ne vous le permets pas » suivi d’un « je vous l’ordonne ». Il s’est alors mis au travail. En un quart de siècle, il a parcouru le monde entier, remué des foules immenses partout où il passait et a été à l’origine de plus d’un million d’intronisations et d’adorateurs eucharistiques.

Qu’est-ce que l’intronisation du Sacré -Cœur dans les familles ?

Pour le père Mateo, toutes les familles qui le souhaitaient, pouvaient choisir de mettre une image du Sacré-Cœur chez elle à la place qu’elles trouvaient la plus noble, d’où le mot « intronisation », dans lequel on retrouve l’idée de mettre sur le trône. Cette intronisation du Sacré-Cœur, c’est donc le symbole du désir qu’a cette famille de mettre le Christ à la première place dans leur vie, leur foi, leur cœur.

Comment s’inscrit-on dans cette démarche d’intronisation ?

La famille doit redécouvrir l’essentiel de la foi chrétienne à savoir que tous les hommes sont aimés. Souvent on pense qu’être un bon chrétien c’est tout un ensemble de gestes à accomplir. Mais comment répondre à l’amour de Dieu s’il n’y a pas cette certitude joyeuse qu’il nous aime tous ? C’est la particularité de la foi chrétienne. Nous sommes des pécheurs pardonnés, des pécheurs aimés. La contemplation de l’amour du Christ doit donc nous conduire à aimer à notre tour, aussi bien dans l’adoration que dans la vie de tous les jours. C’est l’essentiel de la foi chrétienne : « Aimez-vous les uns les autres ». Puis il faut essayer d’aller au-delà de la réponse par le comportement, par la parole, par le témoignage. L’amour de Dieu à contempler, à vivre, à annoncer, c’est un sommet. Pour l’atteindre, il y a bien des chemins et l’intronisation en est un. Si bien qu’on dit qu’une famille qui intronise le Sacré-Cœur chez elle, a choisi ce chemin pour se ressourcer dans sa foi chrétienne et vivre ainsi sa vie de baptisé.

Et si une famille veut introniser le Sacré-Cœur chez elle, que doit-elle faire ?

Elle doit tout d’abord s’adonner à l’adoration eucharistique. Il est demandé aux membres de cette famille de vivre fraternellement entre eux et avec leurs relations. Enfin la famille intronisante ne doit pas hésiter, quand l’occasion se présente, à faire connaître à d’autres familles les bienfaits de l’intronisation du Sacré-Cœur dans les familles. Au fond l’intuition du père Mateo, c’est une manière d’être missionnaire. Il pensait qu’en passant par les familles, on finirait par convertir la société. Il appelait cela le règne social du Sacré-Cœur.


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