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Évangile et homélie de la messe de Noël 2015
Article mis en ligne le 24 décembre 2015

par Le Centre diocésain d’information

« Dieu vient nous rejoindre en Jésus et par Jésus ». Un petit enfant... « et Dieu ne fait plus peur » ! Homélie de la messe de Noël, le 24 décembre 2015, par Mgr Gilbert Aubry. Et à écouter : l’évangile de la messe de l’aurore, traduit et lu en créole par Kristof Langrom.

 Les lectures des messes de Noël 2015

À lire sur aelf.org

 L’homélie de Mgr Gilbert Aubry (24 décembre 2015)

« Qui a peur d’un petit enfant ? »

Dans la nuit de Noël, avec la naissance de Jésus, le Christ, toute l’humanité se met à rêver de paix, de lumière, de cadeaux, de fête. Les enfants sont l’objet d’une attention particulière. Nous redevenons tous des enfants. Nous sommes invités à retrouver le meilleur de nos cœurs d’enfants. C’est Jésus lui-même qui nous l’a dit : « Si vous ne devenez semblables à des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu » (Mt 18,3). En moi et dans mes relations quotidiennes, je suis invité à retrouver le chemin de moi-même et de Dieu en me laissant conduire par le Christ. Il me dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6) de ta vie. Et aussi « Nul ne va au Père que par moi ».

Dieu vient nous rejoindre en Jésus et par Jésus. Avec l’incarnation de son Verbe en Marie, il se fait chair. « Le Verbe s’est fait chair » (Jn 1). Dieu prend chair humaine. Visage humain. Nous l’imaginons tout puissant et il l’est. Mais il se situe délibérément du côté de l’Homme, du côté des hommes et des femmes, de notre côté à nous qui sommes pécheurs. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Lc 2,14). Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. C’est ce que nous chantons au cœur de l’Eucharistie, au cœur de chaque messe. Mais quelle gloire ? Dieu nous rejoint en Jésus. Il nous apprivoise en se soumettant à l’espace et au temps, en prenant le temps de la croissance humaine depuis le sein d’une femme, en devenant enfant, adolescent, adulte, crucifié, ressuscité. Le petit Jésus, c’est aussi le grand Jésus de l’âge adulte.

Qui a peur d’un enfant ? Dieu ne fait plus peur. Il aime d’un amour de miséricorde grandissant et infini, jusqu’à prendre sur lui toutes nos misères, toutes nos injustices, tous nos péchés pour les brûler au brasier ardent du cœur de Jésus. Qui a peur d’un petit enfant ? Qui a peur d’un cœur d’adulte qui donne sa vie pour moi, pour nous tous ? La seule peur serait de ne pas aimer en retour et d’avoir peur de sa propre peur. Le Tout Puissant manifeste sa plus grande force quand il se rend faible en moi pour me relever en Lui. Les bergers, en suivant l’étoile qui les guidait, ont entendu l’ange leur dire : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une grande nouvelle pour tout le peuple (…) Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur… » (Lc 2,10).

Nous, à notre époque, nous pourrions avoir la tentation de dire : un Sauveur sur la paille ! Des non chrétiens, des incroyants, des agnostiques pourraient nous jeter à la figure : votre Sauveur qu’est-ce qu’il fait pour nous dans ce monde de complexités, d’égoïsme, d’orgueil, de suffisance, de suspicions, de conflits, de haines, de guerres ? Justement, il fait le contraire de tout ça. Mais il faut lire LE SIGNE. « Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2). Emmailloté ! Emmailloté, Jésus est déjà entouré de bandelettes et comme d’un linceul. Dans la mangeoire à bétail… il est donné comme nourriture à toute l’Humanité. Noël c’est déjà la passion et Jésus donné en nourriture dans l’Eucharistie.

Chers amis, la fête de Noël, la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ a inspiré bien des contes de Noël. Mais la nativité, celle qui nous est rapportée par saint Luc aujourd’hui n’est pas un conte. C’est la réalité du salut de l’humanité qui commence. Contemplons la scène de la crèche. Le cœur de Marie est gonflé de joie. Elle contemple son enfant comme toutes les mamans du monde contemplant leur nouveau-né. Et bien plus parce qu’elle sait que cet enfant qui est le fruit de ses entrailles est le fuit de l’Esprit-Saint en elle, le Verbe s’est fait chair de sa chair. Joseph aussi le sait. Dans son amour pour Marie, lui aussi contemple. Quel mystère ! Ils entendent les anges chanter avec une musique céleste. Il y a de la Lumière partout. Ils adorent vraiment leur enfant. En même temps, cet enfant est le fils de Dieu Père. Lumière sans origine et sans fin. Ils savaient sans savoir encore bien comprendre. Et les bergers imprégnés de l’odeur de leurs bêtes, avec leurs mains calleuses et leurs cœurs purs sont accourus. Eux aussi adorent le plus Grand dans le plus Petit. Dieu dans l’enfant. L’enfant en Dieu.

Le plus petit c’est le plus grand quand Dieu se fait homme. Chaque enfant dans le monde, chaque humain, chaque homme, chaque femme est appelé à devenir dans sa propre chair une source de lumière née de la Lumière. Toi, tu es appelé(e) à devenir lumière ! De la naissance à la mort, dans les joies et dans les peines. Le visage de l’enfant-Jésus, du Christ, sa Sainte Face est le miroir de tout visage humain. Regarde-toi en Lui et laisse-le te regarder par Lui.

Essayons de faire de ce Noël 2015 un Noël de paix, avec un peu de silence, un temps de recueillement et de prière, un temps de retrouvailles en famille ou avec quelques amis. Le silence d’amour est une source de paix. Arrêtons le déchaînement des décibels de nos festivités particulières ou organisées par les collectivités. Les chiens deviennent fous. Les personnes âgées et les petits enfants sont perturbés. Ils peuvent devenir malades. Les arbres eux-mêmes sont stressés et les oiseaux apeurés. Faisons un peu la fête, oui… mais dans la sobriété. Sur la route dans nos voitures, n’oublions pas que celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas. La nature mérite notre respect : notre île est belle, ne laissons pas nos déchets partout, mettons les à la poubelle ou ramenons-les chez nous. Tout cela découle du bon sens, à plus forte raison c’est un devoir pour les chrétiens.

L’année 2016 se profile à l’horizon. Je vous la souhaite avec des vœux de santé, de lumière et de force intérieures, de courage et d’Espérance. Accueillir, écouter, comprendre, être compris, changer nos mentalités, ne pas juger les personnes tout en constatant des faits et en pouvant les partager, encore écouter, apprendre à dire, essayer de faire bouger les choses ensemble, s’encourager, demander pardon, accepter le pardon, recommencer à être ensemble, vivre ensemble, mieux vivre ensemble. Avec Jésus miséricordieux, c’est possible. « Heureux les Miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! » (Mt 5,7)

A vous tous, à ceux qui vous sont proches, à tous ceux qui vous sont chers, je souhaite un Noël de Paix. Je vous souhaite une bonne année 2016 parce que dans sa miséricorde, Dieu nous donnera à tous – à ceux qui croient et à ceux qui ne croient pas – de la faire « bonne » pour la part qui revient à chacun de nous. Et un jour, un jour, Jésus reviendra. Après les douleurs d’un enfantement qui dure encore, Il apparaîtra sur les nuées du ciel. Le signe. Ce sera « les cieux nouveaux et la terre nouvelle ». Il faut nous y préparer, ouvrir les portes et les fenêtres de nos cœurs. Et les hommes de bonne volonté entendront alors les anges chanter comme au premier Noël de Jésus.

Monseigneur Gilbert Aubry


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