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Messe chrismale, l’Église poursuit sa montée vers Pâques
Article mis en ligne le 28 mars 2013

par Séverine Gourville

Mercredi 27 mars au Chaudron, les forains s’affairent autour des étals du marché. Les badauds jettent un coup d’œil curieux en direction de l’église. Les paroissiens de toute l’ile s’y rassemblent en effet pour participer à la messe chrismale. Ce premier temps fort de la semaine sainte était célébré en l’église du Saint-Esprit. Plusieurs milliers de fidèles sont se rassemblés autour de l’évêque Monseigneur Gilbert Aubry, des prêtres, diacres, religieuses, religieux, laïcs du diocèse. Tous sont venus à cette célébration où dans la continuité du carême, l’Église catholique poursuit la montée vers Pâques.

Après le mot d’accueil de la paroisse du Chaudron, la messe a démarré par la procession d’entrée. L’évangéliaire porté par un diacre précédait les prêtres et les diacres. L’évêque marchait en fin de procession, bénissant les fidèles.

« Replongés dans la grâce de notre baptême, de notre confirmation, de notre ordination pour former ensemble le peuple de Dieu marqué par l’onction », c’est par ces mots que Monseigneur Gilbert Aubry a ouvert la célébration. L’évêque a poursuivi en encourageant chacun à « être un peuple de prêtres et de roi, une assemblée de saints pour porter à notre peuple la Bonne Nouvelle. »

La messe chrismale réunit en effet la communauté catholique autour de deux gestes liturgiques forts. Le premier est la consécration du saint chrême (huile des sacrements du baptême, de la confirmation, de l’ordination) et la bénédiction des huiles saintes (l’huile pour les malades et les catéchumènes). Le second est le renouvellement des promesses d’ordination de l’ensemble des prêtres du diocèse.

« C’est le Christ lui-même qui est l’onction »

En cette Année de la Foi, une fois de plus l’accent a été mis sur la nécessité du retour à l’essentiel, à savoir la foi en Christ. L’évêque a insisté sur la présence réelle du Christ dans les sacrements. « Ce n’est pas l’huile en elle-même qui sanctifie mais c’est le Christ lui-même qui est l’onction. »

De même Monseigneur Gilbert Aubry a souligné dans son homélie l’importance du mystère de la foi célébré dans chaque messe. « C’est Jésus lui-même avec son corps, son esprit, son âme qui est présence vivante dans l’hostie consacrée », a expliqué l’évêque. Une manière d’inscrire cette messe chrismale dans la perspective du jeudi saint. Ce jour-là avec la célébration de la Cène, l’Église rappelle l’Institution de l’Eucharistie par Jésus.

Un retour au Christ par le dépouillement

Autre piste pour un retour à l’essentiel de la foi chrétienne, l’attitude de dépouillement a aussi été évoquée. Avec pour toile de fond le jeudi saint où Jésus lave les pieds de ses disciples, l’évêque a appelé ses « chers frères prêtres » à renouveler leurs vœux sacerdotaux en mettant l’accent sur « l’essentiel de notre être presbytéral et de nos missions respectives ».

Servir et guider le peuple de Dieu sous la conduite de l’Esprit, servir la Parole de Dieu et les sacrements, servir l’humanité entière en considérant en chacun le visage du Christ : c’est la feuille de route proposée aux prêtres pour œuvrer à l’évangélisation du monde et la sanctification des chrétiens.

Concernant la nouvelle évangélisation, chaque baptisé et notamment les familles ont été invités a être « dans le monde sans être du monde ». Monseigneur Gilbert Aubry à invité chacun à vivre en témoin et signe de l’alliance de Dieu avec l’Humanité. « Aimez le monde plus que le monde ne s’aime lui-même. Aimez le monde comme Dieu lui-même l’aime », a lancé l’évêque à l’assemblée.

Après l’homélie, l’évêque a consacré le saint chrême et béni les huiles saintes. La célébration s’est poursuivie dans une atmosphère d’intense communion. Celle-ci a été rendue possible par une liturgie où l’apparente simplicité, loin de faire perdre la richesse du sacré, en a révélé la beauté.

Le recueillement solennel notamment lors des actes de consécration a été coloré par des moments de joie auxquels a largement contribué la chorale diocésaine. Ainsi, après l’envoi, de nombreux fidèles se sont attardés dans l’église pour chanter joyeusement ensemble le « Laudate Dominum » de Taizé.


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