Il est très tôt, pourtant tout le long de la route qui mène à Saint-Leu, marchent des gens pressés. Ils ont dans les mains des torches, mais aussi des chapelets. Ces curieux nomades ont choisi, en pénitence, pour demander une grâce ou en remerciement, de faire ce parcours à pied pour se rendre sur la place de la Salette, à Saint-Leu, lieu de pèlerinage diocésain.
Un peu plus loin, c’est en bus qu’arrivent de toute l’île les pèlerins. Une cinquantaine de ces volumineux engins sont déjà sur place. Dans la ville de Saint-Leu, les voitures ont bien du mal à traverser tant il y a de monde. Tous convergent vers le sanctuaire. Les plus matinaux ont déjà pris les places de devant, ceux qui arriveront les derniers devront se frayer une place dans les rochers en contrebas du sanctuaire pour pouvoir apercevoir l’autel.
À 10 heures, la procession s’avance lentement. Portée par quatre hommes, la statue de Notre-Dame de sa Salette acclamée par les quelque 6000 personnes présentes, est déposée devant l’autel avant d’être encensée par Mgr Gilbert Aubry. L’évêque ne manque pas dans son homélie de revenir sur des faits d’actualité : le mariage homosexuel, la violence, les manifestations qui secouent le monde arabe. Il fait également allusion à la polémique liée à la parution de la caricature du prophète Mahomet à la une de Charlie Hebdo. « La liberté ne permet pas de faire n’importe quoi », conclue-t-il.
La messe se termine aux alentours de midi. Certains pèlerins regagnent leur bus afin de rentrer chez eux au plus tôt, d’autres préfèrent profiter du climat de l’Ouest pour pique-niquer au bord de la mer. Histoire de bien terminer cette belle journée en mémoire de Notre-Dame de la Salette !