Le Centre Saint-Ignace (31, rue Sainte-Anne à Saint-Denis), propose dans le cadre de « Film et spiritualité » le film : « L’amour à mort », dimanche 15 avril 2012, de 17h30 à 19h30 à la salle Jean de Puybaudet.

Film d’Alain Resnais, France, 1984, avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Fanny Ardant, André Dussolier.

Simon est médicalement mort. Pourtant, le voilà qui descend l’escalier en spirale de son appartement. Mais cet ailleurs qu’il a entrevu semble mystérieusement l’attirer. Et lorsqu’il meurt pour la seconde fois, Elisabeth, sa compagne décide de le rejoindre…

L’Amour à mort nous conte l’histoire de deux couples. Le premier vit depuis dix ans une entente profonde et exaltée. Pasteurs tous les deux, ils ont cependant chacun une conception personnelle de la foi. L’histoire d’amour naissante du second couple est traversée par la peur d’une menace terrible : celle, inéluctable, de la séparation. Pour eux, la vie et la mort, le noir et le rouge, le bonheur et la douleur, la passion et la solitude se répondent et s’exaltent. Elle, lumineuse et irradiée de son amour partagé, lui sombre et torturé par un souvenir troublant.

Le film est entrecoupé de plans sombres où tournoient inlassablement des flocons de neige, des parcelles d’âmes. Peut-être est-ce à l’envers qu’il faut lire ce film magnifique : L’Amour à mort se résumerait alors à un seul plan - une nuit éternelle - qu’interrompraient nos brefs passages sur cette terre. Comme pour accentuer le lien entre fantômes vivants et immensité, le compositeur Hans Werner Henze a commencé chacune de ses interventions musicales en épousant la note émise par la voix du comédien, lors de la séquence précédente. Stupéfiant d’audace, le film se clôt sur la réplique de Fanny Ardant à André Dussolier, pasteur désespéré de ne pouvoir empêcher le suicide probable de leur amie : « Nous ressusciterons, nous ressusciterons. »

Rouge comme l’amour, noir comme la mort, c’est un des plus beaux films d’Alain Resnais et c’est aussi une forte évocation du mystère pascal.