Ses décors fins, ses couleurs, sa chapelle dédiée à Sainte-Thérèse, font de l’église de Sainte-Anne, l’une des plus visitée de l’île. Même avec son dédale d’échafaudages, elle attire le touriste de passage, qui ne manque pas de s’arrêter, le temps de quelques prières et de quelques photos.
Depuis le début des travaux, en mars 2010, des panneaux d’information installés près de l’entrée, invitent le visiteur à en savoir plus sur les travaux en cours et sur l’historique de la paroisse.

Et on apprend ainsi que c’est en 1857 que fut posée la première pierre de l’édifice. Une nouvelle paroisse est en place dans cet écart de Saint-Benoît qui compte alors environ 700 habitants.
Le curé de l’époque, l’Abbé Cornet aura l’aide de ses paroissiens si dévoués pour la construction de l’église et de son clocher en bois. Avec de la lave, des pierres de taille, du béton, quelques tôles et beaucoup d’huile de coude, l’édifice est debout. Trois cloches sont même mises en place, fondues en 1859 dans un atelier d’Angers.

C’est en 1922 que l’église prend ses habits de style baroque, avecl’arrivée dans l’île du Père Georges Daubenberger, d’origine strasbourgeoise, fils d’architecte. A partir de livres d’architecture et religieux, le curé va transmettre à ses paroissiens sa passion pour la construction. Les bénévoles, enfants du catéchisme, religieuses de la Congrégation des Filles de Marie vont sculpter au couteau et peindre les différents éléments moulés en ciment, préalablement dessinés par le prêtre. Du rose pour les fleurs, du vert et du violet pour les grappes de raison, du jaune doré pour les tiges de blé... Les motifs, fabriqués pièce par pièce sont collés sur la façade avec du ciment.

La petite chapelle, dédiée à Sainte-Thérèse, est érigée, dans une aile attenante à l’église. Vingt ans environ sont nécessaires pour que la réalisation de l’œuvre. L’édifice religieux sera même l’un des décors du film de François Truffaut La Sirène du Mississipi, en 1968.

Les décors de la chapelle et du clocher, justifieront en 1982 leur classement aux Monuments historiques.

Depuis longtemps les cloches ne sonnent plus à Sainte-Anne, mais elles pourraient résonner de nouveau dans quelques semaines, selon le curé de la paroisse, le Père Jacky Mourequito. « Les travaux de l’église, qui devaient être achevés en août, ne sont pas encore terminés. Toutefois l’entreprise qui doit installer les cloches nous a promis que cela serait fait avant le 14 septembre 2011, jour de la fête de la Croix Glorieuse ».

Les travaux qui devaient durer 18 mois sont en effet loin d’être achevés. La rénovation du clocher et de la chapelle Sainte-Thérèse sont toujours en cours. Aux dernières nouvelles le choix des peintures, qui a fait débat pendant ces dernières semaines, a été fait à la mi-août. Il y aura donc selon le curé de la paroisse, du jaune, du rouge terre cuite et du gris.

Le prêtre ne veut pas de polémique autour du choix des couleurs. « L’essentiel à retenir est que l’architecte et tous les acteurs qui travaillent sur le chantier réalisent une œuvre belle et harmonieuse pour l’Eglise et agréable pour tous ».

Ci-dessous, à écouter, les explications du Père Jacky Mourequito